Daniel Eklo est une bénévole du Secours Catholique. Deux fois par semaine, elle va donner un coup de main à la permanence de la délégation de la Seine-Saint-Denis. Elle nous livre ainsi son témoignage : « On offre de la nourriture, des vêtements, mais surtout on prend le temps d'être avec les gens. Je viens avec ce que j'ai, ce que je suis, ce que je sais, ce que j'ai vécu. ».
Elle poursuit en disant : « La difficulté est parfois notre impuissance face à certaines situations : chaque jour, on a une ou deux demandes qu'on ne peut pas satisfaire parce que cela ne rentre pas dans notre domaine d'action. »
« Mais offrir un sourire, un moment d'écoute, un café, c'est comme si on avait décroché la lune pour certains. Le temps de la rencontre, ils deviennent le centre du monde. Et parfois, finalement, c'est simplement ce qu'ils venaient chercher.
Du coup, c'est quasiment le seul rendez-vous auquel je n'arrive jamais en retard. Il ne faudrait pas le dire mais, en étant bénévole, on récupère bien plus que ce qu'on donne, c'est certain.
II y a par exemple cette famille qu'on accueille depuis plus d'un an, dont la femme était enceinte. Quand ils nous ont amené le bébé, il fallait voir la tête de mes collègues de la permanence, et la mienne ! C'était notre bébé, on l'a habillé de pied en cap, on s'est démenés pour lui trouver du lait, il est devenu le bébé de la permanence.
Ce sont des moments comme ceux-là qui nous enrichissent et nous donnent la force de continuer et de supporter les fois où, malheureusement, nous sommes impuissants. Ces taches de lumière font que nous sommes bénévoles. On ne peut pas tout faire, même si c'est très frustrant, et il faut l'accepter.»
Et Daniel Eklo termine son témoignage en disant : « C'est l'apprentissage de l'humilité. »
Source : Journal du Secours Catholique, Mosaïque.