Journées Nationales Prison - Ep. n°2

Du 23 au 27 novembre, ce sont les Journées Nationales Prison : découvrez nos épisodes-témoignages à l'occasion.

Les Journées Nationales Prison - JNP pour les intimes - se déroule du 23 au 27 novembre 2020. Cette année, pour adapter notre format à la situation que nous vivons, nous vous proposons pendant quatre semaines, de découvrir nos quatre épisodes, nos témoignages pour vous présenter l'action de bénévole en prison.

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Joëlle, Aumônier de Prison

Je prendrai l'exemple de Dominique*, personne détenue du centre de détention à qui je rendais régulièrement visite. Au cours de nos conversations, il évoquait son enfance maltraitée, son passé de délinquant, les faits qui l'ont amené en prison. J'avais le sentiment que parler le soulageait, le libérait. Par contre, il ne sortait jamais de sa cellule, ne participait à aucune activité, ni à nos rencontres d'aumônerie.

Lors du déconfinement, en juin dernier, je l'ai vu plusieurs fois en visite-parloir. Au fil des semaines, nous puisions dans des passages d'Evangile (tel que le Bon Samaritain dans Luc, 25-37 qui nous ouvre à l'amour du prochain). J'ai constaté un changement dans sa relation aux autres, à l'extérieur ; il a décidé de participer à certains ateliers, à venir à nos rencontres au cours desquelles il exprimait son avis tout en respectant les prises de paroles de chacun.

Je n'ai pas la prétention de croire que je suis la seule à avoir permis ce "déclic" car d'autres intervenants oeuvrent également pour le mieux-être et mieux-vivre des personnes détenues.

Je suis un maillon de la chaîne de reconstruction d'un être brisé.

 

Geneviève

En prison? on a le temps …encore faut-il passer du temps à faire le point.

Au fil des entretiens avec Thomas on fait connaissance, on parle de tout et de rien, on cherche des sujets de conversation. Du déni au départ, de la vision négative, du sentiment de révolte on élargit progressivement. Il peut dire librement sans être jugé ce qu’il ressent et exprimer sa colère, ses regrets avec ses mots à lui. Comment utiliser ses capacités, ses compétences ?

Thomas est sportif, pas moi…mais il m’explique son parcours sportif prometteur.

Pendant son incarcération il a pu passer des diplômes qui seront très utiles à la sortie. Actuellement il travaille, il gagne de l’argent, a l’esprit occupé, se sent utile. Un aménagement de peine est possible, cela le motive car il voit le bout du tunnel. Déçu par le refus de permission pour aller passer un entretien dans un Centre de Réinsertion…on fait le point pour éviter le découragement. Il tentera une nouvelle demande dès que possible. Il a des atouts et pense à l’après, à l’organisation de sa vie future.

 

Article publié par Secours Catholique Nord-Cambrai • Publié le Mercredi 25 novembre 2020 • 740 visites

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