Les Journées Nationales Prison - JNP pour les intimes - se déroulent du 23 au 27 novembre 2020. Cette année, pour adapter notre format à la situation que nous vivons, nous vous proposons pendant quatre semaines, de découvrir nos quatre épisodes, nos témoignages pour vous présenter l'action de bénévole en prison.
Christiane, Aumônier de Prison
Depuis mon habilitation en mars 2018, j'ai acquis plus d'assurance dans l'affirmation de ma foi chrétienne. Même si la tâche est ardue, j'ai pris conscience qu'annoncer la Bonne Nouvelle de l'amour de Dieu en milieu carcéral, est aussi une chance.
Mon cheminement auprès des personnes détenues m'a également appris à ajuster mon empathie, à garder une certaine distance envers cet autre qui, parfois, peut devenir « envahissant ». Afin de préserver mon statut , j'ai dû apprendre à dire « non » à certaines demandes … Je ne m'en porte pas plus mal !
Depuis quelques mois,avant la crise sanitaire, nous avons observé une baisse du nombre de participants à nos rencontres. Les groupes étant moins importants, cela a facilité les prises de paroles entre les différentes personnes, la réflexion et l'écoute.
En tant que femme au sein d'un univers plutôt masculin, il n'est pas évident de prendre ses marques. Ceci étant, la régularité des visites, le contact respectueux avec les différents personnels ont favorisé un climat plus serein.
Joëlle, Aumônier de Prison
Nos proches, et les personnes en général, ne comprennent pas toujours notre engagement, notre mission.
Mais je sais que cette mission m'apporte beaucoup. Elle m’a aidée à apprendre à ne pas juger, à être plus tolérante. D’un caractère rancunier, j'ai appris à pardonner ; en effet, comment témoigner du pardon de Dieu si je ne suis pas, moi-même, capable de pardonner ? Mes enfants en sont les premiers témoins.
J’ai pu, également, me rendre compte que, eux et nous, nous nous évangélisons les uns les autres.
Lors d’un partage d’Evangile, ils m’ont aidée à franchir un cap dans ma vie, alors que je ne m’y sentais pas capable.
Femme au milieu de tous ces hommes peut être aussi un avantage. A part une ou deux exceptions, ils sont toujours bienveillants, respectueux envers moi. Peut-être j’apporte une présence maternelle !
Il est également nécessaire d’apprendre à travailler avec une administration, le personnel, les surveillants dans une entente cordiale.
Dans cette période sanitaire difficile, les liens se brisent et il faudra les retisser avec confiance.
En ce qui concerne la réinsertion, il y a encore beaucoup de travail à réaliser, la tâche est immense !